Mes chers amis,
Je vous écris cette lettre pour que vous compreniez mieux ma situation…
Vous qui me connaissez, vous savez à quel point je me suis toujours investi dans mon travail : corps et âme, sans compter mes heures, impliquée parfois jusqu’à l’excès…Vous savez que je ne suis pas une fainéante, une assistée qui profite du système…Vous le savez ça, enfin j’espère…
Oui j’ai craqué, oui je traverse aujourd’hui ce que l’on appelle un « Burn out ». Qu’est ce que c’est que cette bête me direz-vous ?
Et bien, vous voyez votre téléphone ? Tous les jours vous le chargez pour pouvoir l’utiliser. Et bien, je suis comme une batterie de téléphone HS, vous avez beau la charger, le niveau d’énergie ne remonte pas suffisamment pour pouvoir l’utiliser. J’ai besoin de « me » charger longtemps pour gagner quelques minutes de communication. Pourquoi ? parce que j’ai trop forcé, j’ai trop sollicité la batterie, je lui ai demandé de fonctionner beaucoup, longtemps, et ce pendant une longue durée. A force, la batterie (mon corps) a dit stop : « je ne peux plus fonctionner si on ne me recharge pas suffisamment ».
Vous voyez dans quel état je me trouve ? Epuisée, HS, une fatigue immense, un corps qui ne répond plus, et pour le coup, un moral dans les chaussettes car je ne supporte pas cet état, je ne supporte pas de ne plus pouvoir être celle que je suis. Cela me fait peur, je ne me reconnais plus, je ne comprends pas ce qu’il se passe dans mon corps. J’ai honte, j’ai le sentiment d’être faible, de ne pas avoir été à la hauteur…moi qui me pensais si forte….
Mais je sais une chose : c’est que je ne peux rien faire, je ne peux plus rien faire pour forcer ce corps à faire ce que j’aimerai qu’il fasse.
Pourquoi je vous dis tout ça ? Pour que vous compreniez à quel point vos petites phrases, qui certes, partent d’un bon sentiment, sont inutiles et me font mal.
Quand vous essayer de me « raisonner », en me disant que ça commence à faire « un peu trop longtemps » que je suis arrêtée ou sans activité, quand vous essayer de me mettre devant mes responsabilités, en me faisant prendre conscience des risques financiers que j’encours, des risques pour ma carrière si je ne reprends pas vite du « poil de la bête ». Quand vous me dites, « allez ma grande, tu es forte, bouges toi » et bien vous me faites mal. Parce que tout ça je le sais, et si je pouvais oui, je ferai autrement. Mais je ne peux pas. Mon corps a besoin de temps pour recharger ses batteries, et je ne sais pas de combien de temps il va avoir besoin. Si je le savais…Oh oui…qu’est-ce que cela me soulagerait si je le savais.
Alors oui, vous pouvez penser que je passe mes journées à ne rien faire, à me prélasser, à me balader et que, depuis le temps, je devrais aller mieux. La convalescence d’un burn out est variable : quelques semaines, quelques mois, parfois plusieurs années. Tout dépend à quel point on a forcé sur la batterie, et du temps qu’il lui faudra pour récupérer un fonctionnement à peu près normal.
En quoi consiste cette convalescence : se reposer, beaucoup… se faire plaisir pour ressourcer sa batterie. Eviter le stress, la pression, les problèmes à gérer, parce que tout ça me fait consommer le peu d’énergie que j’ai sur ma batterie. Et du stress, avec cette situation, j’en ai : Cette impossibilité de savoir de quoi demain sera fait, de l’angoisse du temps qui passe, des questions sur mon avenir, de ma situation financière, de ces questions que je me pose en me demandant ce que je vais bien pouvoir faire de ma carcasse demain, comment je vais pouvoir repartir dans une activité professionnelle après ce traumatisme qu’a reçu mon corps…Oui du stress, déjà j’en ai.
Alors, s’il vous plait, acceptez cette situation, laissez-moi du temps, laissez-moi me reposer, ne rien faire, me faire plaisir, le temps de me recharger.
S’il vous plait, cessez vos questions assassines, vos encouragements inutiles…juste laissez moi le temps, faites preuve de compréhension, faites moi confiance, quand je pourrai, je ferai.
J’ai juste besoin de savoir que vous êtes là pour moi, de votre amitié, de vos conseils quand je vous le demanderai, de votre indulgence et de votre compréhension.
Merci mes amis…
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Catherine PY – Coach en transitions professionnelles – Experte des situations de burn out.
Psychologue du travail de formation, j’ai exercé pendant 20 ans la fonction de Responsable Ressources Humaines en entreprise avant de connaitre un burn out qui a “changé ma vie en mieux”.
Aujourd’hui entrepreneure épanouie, j’ai créé Envol et Moi pour vous aider à surmonter cette épreuve et vous aider à rebondir vers votre votre 2ème vie professionnelle avec plaisir, envie et équilibre de vie.
J’interviens également en entreprise pour sensibiliser les salariés à la question du burn out et accompagner les salariés concernés.
Je ne peux que comprendre . J ai vécu cela en 2015 , je ne suis pas encore guéri . J étais chirurgien dentiste , à fond dans mon boulot et aux petits soins pour mes patients . Et quelle culpabilité quand on ne peut plus … je ne suis pas seul , j ai 3 enfants dont le plus grand est handicapé . Ma femme ne travaille pas . Et ce sentiment d abandon et d incompréhension qui me bouffe … je suis en train de me reconvertir dans le développement web , je n arrive pas à trouver de travail malgré ma motivation et mes compétences . Je n ai pas confiance en moi et face aux petits jeunes sortant de fac , je ne fais pas le poids . En attendant j ai réalisé bénévolement une plateforme d entraide pour les professionnels de santé en souffrance se sentant abandonnés . http://www.medentraid.com . Bon courage à tous les burnoutés … si vous voulez me donner une seconde chance , embauchez moi je suis libre de suite .
Oui, le burn out des chefs d’entreprise, on en parle peu, mais il est très difficile à vivre : tellement de conséquences : familiales, sociales, financières…
C’est bien de votre part d’avoir créé ce site d’entraide, et surtout très utile.
Croyez en vous, gardez l’espoir et n’hésitez pas à me contacter si je peux vous être utile.
Bien à vous.
catherine
Super temoignage
Merci beaucoup…
C est tout à fait ça! Je suis tellement épuisé, j arrive plus à être forte.rdv avec le psy prochainement ,et ça M a coûter physiquement et moralement de l appeler , c est une prise de conscience pour dire que seule j y arrive plus,besoin d une aide extérieur .plus de 20j que je suis en arrêt et j arrive toujours pas à me dégagée du temps pour recharger un peu de batterie,même en arrêt maladie je m impose des impératifs….le lâchez prise j aimerais bien savoir à qui ou quoi il ressemble
Bonjour Nathalie. C’est une bonne décision d’avoir décidé de vous faire aider. Cela vous aidera à remonter la pente. Pour le reste, et le fameux “lâcher prise”, vous l’évoquez vous même : cessez de vous imposer des impératifs. Juste reposez-vous autant que vous en aurez besoin, et faites vous plaisir, du bien, pour recharger vos batteries. 20 jours c’est encore peu vous savez. La route peut être longue. Il faut vous montrer patiente et prendre les étapes les une après les autres. Je vous envoie plein de force ! Prenez soin de vous.
Catherine
Bonjour,
J ai lu votre lettre et je vous comprends je suis en arrêt depuis 1 an et ce que vous écrivez je le vis mes collègues ne comprennent pas ce que c est, comme vous le dite elles me croivent en vacances et je sors très peu car si l’on me voit ce n’ est que des commérages, je n’ ai rien je suis en arrêt c est que du vent je suis suivi par une psychologue qui me comprend bien je ne sais pas combien de temps ça va durer…
Ce qu on nomme burn out aujourd’hui existe depuis tellement longtemps. En fait la plupart des femmes sont tout de même mieux accompagnées par leur conjoint que dans le passé. La majorité des hommes aident à la maison. Que ce soit pour faire les courses, cuisiner, donner le bain aux enfants, les surveiller pendant les devoirs. Elles peuvent aussi, et ce n est pas négligeable, bénéficier bien souvent de régime de travail aménagé (travaux qu on peut exécuter chez soi, horaires flexibles …).
Depuis que les femmes ont voulu s épanouir, avoir une profession, ne plus rester cloîtrée à la maison, les choses se sont tout de même bien améliorées.
Dans le passé, la vie de la femme qui exerçait une profession était beaucoup plus exigeante et il n y avait rien de prévu pour leur venir en aide.
Tout cela pour dire que la situation a déjà été bien plus dramatique qu elle ne l est actuellement. Seulement « burn out », on ne connaissait pas. Les femmes étaient cataloguées en dépression nerveuse et c était aussi mal vu que le burn out d aujourd’hui si pas davantage. Exactement les mêmes symptômes apparaissaient, et le mal être s installait.
Je pense qu il faut être optimiste et continuer à faire valoir les droits de la femme au travail. Prendre en considération les responsabilités qu elles assument professionnellement en plus de leur rôle d épouse et mère de famille.
Chere catherine , beaucoup d’emotions dans votre lettre mais surtout beaucoup de culpabilite . Ne vous rendez pas malade plus que vous ne l’etes en vous culpabilisant . Votre etat est là certes mais il ne fait pas de.vous ce que vous etes . Il viens juste vous dire que vous devez retourner à l’essentiel des.choses , de votre vie. Au vue de la sensibilite que vous avez , il vient vous dire que la vie ce n’est pas ca . Metro boulot dodo . Vos amis ne.pourrons jamais comprendre car il voit l’exterieur mais ne le vive pas . Recentrez vous sur votre interieur, sur l’essentiel .prenez le temps. Osez etre differente . Et sachez le soleil brille toujours meme apres les orages , les vents violents et les pluies torrentielles . Je vous embrasse . Catherine
A tous ceux qui s’imaginent que le buen out est juste une petite fatigue, laissez les s’eloigner. Moi-même je suis à l’arrêt depuis 2 ans. L’énergie ne revient pas aussitôt. Il faut du temps au temps. A tous courage, on devient plus fort.
Ça fait 2 ans que je me soigne pour un burn out.psychologue ,psychiatre , medicaments….la totale. Je vais mieux,J ai retrouvé un travail salarié à 3/4temps après avoir été independante. Mais je suis toujours en manque constant d’énergie. A part mon travail, je n’ai pas ni la force ni le courage de faire d’autres choses. Je n’ai pas encore retrouvé ma joie de vivre et la confiance en moi. . Je me rends compte en lisant les temoignages que je ne suis pas seule dans le cas. Ca me rassure.
Bonjour Patricia.
Et non, je dirai malheureusement, vous êtes loin d’être la seule ! Etes vous aujourd’hui dans une activité qui vous convienne pour vous permettre de retrouver de l’énergie ? Je vous souhaite une bonne continuation. Catherine
Très bel article /lettre, ces mots sont logiques après coup mais au moment de mon burn-out, j’aurais été bien incapable de rédiger de telles phrases tant la concentration était difficile pour moi 😁 Heureusement, ce n’est pas définitif 😉