Comment ne plus se sentir coupable de son burn out ?

12 février 2019

Je me rappelle que lorsque j’ai été arrêtée pour mon burn out, je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. J’étais comme en état de choc. Je ne voulais pas y croire, et je me demandais ce que j’avais mal fait pour arriver à cette situation.

J’avais le sentiment que je n’avais pas été à la hauteur, j’avais honte d’avoir craqué alors que tous les autres étaient restés « sur le pont ». Je ressentais un sentiment de faiblesse.

Toutes les personnes qui vivent un burn out, connaissent ce sentiment de culpabilité après « la chute » : « Pourquoi cela m’arrive t-il à moi ? », « qu’est ce que j’ai fait de mal pour en arriver là ? », « Comment vont faire mes collègues en mon absence ? », « Que vont-ils penser de moi ? »…

Les personnes concernées par le burn out sont toujours des personnes très investies dans leur travail. Le travail occupait toute leur vie ou presque. Il était impensable, il y a quelques jours encore de « prendre une journée », voire une demi-journée pour souffler, alors vous pensez : être en arrêt de travail pour plusieurs semaines !!! C’est juste …pas possible !

Ils se retrouvent à la maison, remplis de cette honte, de ce sentiment de culpabilité et ils commencent à compter les jours et à se demander : « j’en ai pour combien de temps ? Est-ce que je vais pouvoir reprendre le travail dans 15 jours ? » Quoi ?! il faut généralement plusieurs mois ? ah mais non ! je ne peux pas me le permettre !! ».

Votre corps va vous forcer à comprendre que si, vous allez devoir vous le permettre, car il y a de fortes chances que 15 petits jours d’arrêt ne soient pas suffisants pour recharger vos batteries.

Le sentiment de culpabilité

Se sentir coupable, c’est croire que l’on est fautif.

Et d’ailleurs, notre société nous y pousse : le burn out, c’est de notre faute : trop fragile, trop perfectionniste, mal organisé… on l’a tous entendu non ?

Et vous, qui venez de tomber, vous, qui avez une valeur travail forte, qui êtes exigeant avec vous-même, qui n’avez pas l’habitude de ne pas finir ce que vous avez commencé, vous êtes bien le premier à le penser aussi, non ?

C’est de ma faute…Je n’ai pas été à la hauteur !

S’en suit généralement très vite, de la colère : vis-à-vis de votre entreprise, de votre manager, de vos collègues, toutes ces personnes qui ne vous ont pas écoutées, pas entendues, pas aidées…

Alors ça devient de leur faute…

Le burn out est une rencontre entre une personnalité et un contexte. Il y a donc des causes externes, liées à votre entreprise, à son organisation, à ses relations humaines, et des causes intrinsèques à votre personnalité, à votre façon de fonctionner. C’est la rencontre des deux qui fait le choc.

Comprendre son burn out

Pour dépasser se sentiment de culpabilité, la première chose à faire est d’analyser les causes de son burn out.

Comment s’est-il produit ? quel était le contexte ? Quelle situation avez-vous cherché à compenser ? Pourquoi ? Qu’est ce que cela créait chez vous comme émotions ? Pourquoi ressentiez-vous cela ?

Toutes ces questions sont indispensables pour réussir à comprendre et à prendre de la distance sur votre burn out. Avec cette analyse, vous comprenez qu’il y a une situation professionnelle, qui pour x ou y raisons ne vous correspondait pas, que vous avez cherché à compenser. Et que tout ça, à force, vous a puisé toute votre énergie.

En regardant votre vie, avec un « pas de côté », vous vous apercevrez aussi, que vous aviez complètement désinvesti votre vie personnelle, les sorties, les amis, les activités extra-professionnelles, que vous n’aviez plus le temps de faire, ou plus la force, plus l’énergie.

Avoir renoncé à tout ça, vous a empêché de recharger nos batteries.

Donc d’un côté, vous vous êtes épuisé, et de l’autre, vous n’avez pas mis en place ce qui était nécessaire pour les recharger… Résultat = Burn out : La maladie de l’énergie…

Analyser et comprendre son burn out, est donc l’étape indispensable pour dépasser son sentiment de culpabilité, puisque vous y trouverez des causes externes, liées à votre environnement. Vous vous rendrez compte, que vous n’êtes pas le / la seul(e) responsable de la situation. Et ça, cela fait du bien…

Comprendre son fonctionnement

Voir et comprendre les causes externes, OK.

Mais qu’en est il des causes liées à votre fonctionnement, à vos croyances ?

Par exemple, vous mettez en évidence que vous avez cherché à compenser un manque d’effectif dans votre équipe. Vous avez courageusement suppléé aux absences, dysfonctionnements en tous genres en plus de vos responsabilités liées à votre poste. Pourquoi avez-vous réagi comme cela ?

Pour bien faire, me direz-vous ! Et pourquoi était-ce si important pour vous de bien faire ?

Parce que vous n’aviez pas le choix, me direz-vous ! Oui mais pourquoi avez-vous accepté ce qui peut être ne l’était pas ? Pour plaire à qui ? faire plaisir à qui ? Pour répondre à quelle « obligation » morale ou non ?

Lors de mes accompagnements, je mets toujours l’accent sur la compréhension de ses croyances. Elles sont toujours issues de notre plus tendre enfance. L’enfant qui a grandi en intégrant une règle, la reproduit inconsciemment dans ses comportements au travail.

Si vous avez grandi avec une petite voix qui vous disait : « sois fort, ne pleures pas, ne te plains pas et tu auras mon amour », il y a de fortes chances que vous ne demandiez pas d’aide, que vous considériez que vous devez impérativement vous en sortir seul, sans quoi vous vous verriez comme un incapable, comme une personne qui n’est pas à la hauteur…et qui ne mérite pas d’être aimée ou appréciée…

Si vous avez grandi avec une petite voix qui vous disait : « tu es fragile, tu n’es pas très doué par rapport à tes frères ou tes sœurs », alors il y a de fortes chances que vous considériez qu’effectivement, vous n’êtes probablement pas à la hauteur, et que vous devez tout faire pour mériter votre place. Alors il faut travailler, travailler, travailler, pour vous sentir légitime…parfois jusqu’à vous perdre vous-même.

Si on ne comprend pas ces mécanismes psychologiques, on ne comprend pas ce qui nous a conduit au burn out. En prendre conscience, c’est se permettre d’agir différemment, et de sortir du pilotage automatique, où spontanément, on emprunte le comportement et l’attitude que l’on a toujours eus : s’investir, s’engager, mais sans savoir poser de limites pour se préserver… parce que cela vient répondre à une blessure d’enfance totalement inconsciente…

Je vous invite à visionner ce TedX de François Le Doze, qui vous racontera comment il a discuté avec son « petit moi intérieur » pour surpasser ses difficultés à oser prendre la parole en public. Prendre conscience que lorsqu’il était enfant, il était le plus jeune de la fratrie, qu’on ne l’écoutait pas, parce que c’était « le petit ». Ce petit garçon en a conclu qu’il n’avait rien d’intéressant à dire. Alors il a toujours cru qu’il n’était pas capable de prendre la parole. C’est un bel exemple de la façon dont nos croyances nous gouvernent.

https://youtu.be/Pd8AvecXpy8

Se recentrer sur soi

Nous venons de voir que se sentir coupable, c’est parfois se sentir fautif vis-à-vis de « règles », de « normes » sociales ou « familiales » (nos propres règles, principes…).

Lorsque l’on se sent coupable de ne pas être au travail, cela signifie que notre cadre de référence se trouve à l’extérieur de nous. Ce n’est pas bien, pour les autres, vis-à-vis du regard des autres, de ses collègues, de sa famille etc.

Et si vous changiez de cadre de référence pour partir, non pas des autres, mais de vous ?

Si vous vous mettiez à apprécier ce que cet arrêt de travail vous apporte, de bien, de beau, de nouveau ?

Depuis combien de temps ne vous étiez vous pas permis de prendre votre douche à 15h si cela vous chante ? Depuis combien de temps, vous n’aviez pas eu la possibilité de dormir toute l’après midi si vous en avez envie ? Depuis combien de temps n’aviez vous pas eu le plaisir d’être à la maison, lorsque votre moitié rentre du boulot ? Depuis combien de temps n’aviez vous pas pris plaisir à partager le gouter des enfants ?

Si vous changez votre cadre de référence, et que vous vous recentrez sur vous, vous allez apercevoir du positif, car oui l’arrêt de travail vous fait du bien, oui, vous aviez besoin de vous reposer, avouez-le ! Et du positif, c’est de cela dont vous avez besoin pour recharger vos batteries.

Alors dites vous que passer vos journées à vous dire « que ce n’est pas bien d’être à la maison alors que les autres travaillent », vous puise votre énergie, vous stresse, vous angoisse. Bref, tout ce qui n’est pas bon pour vous et pour vous permettre de remonter la pente au plus vite. Vous avez besoin de recharger vos batteries. Le traitement, c’est : repos et prendre du plaisir !

Si cela peut vous aider, je vous invite à vous acheter un joli petit carnet, et d’y noter tous les jours vos petits bonheurs, tous ces petits plaisirs qu’il faut que vous arriviez à voir comme tels ! cela aide le cerveau à se focaliser sur le positif, et vous verrez que progressivement, vous vous surprendrez à vous dire « là, je suis bien ! » et à moins penser à ce qu’en pensent les autres.

Relativiser

Pour déculpabiliser, il faut aussi relativiser. Vous ne vous permettiez pas d’être absent, vous ne vous permettiez pas de partir avant 20h du boulot pour finir ce que vous aviez à faire, et aujourd’hui, vous n’êtes plus au boulot, par la force des choses…

Est-ce que l’entreprise a fait faillite ?
Sa pérennité est-elle en jeu ?
Votre absence est elle à ce point cruciale que plus rien ne peut fonctionner ?

Bien sûr que non ! Vous vous en apercevrez vite, mais l’entreprise va trouver des solutions, des alternatives pour pallier votre absence. Bien sûr, ce n’est pas l’idéal, mais ce n’est pas non plus vital (enfin sauf si vous êtes solo-entrepreneur, là, c’est sûr, c’est plus compliqué à gérer).

Personne n’est irremplaçable. Une entreprise, c’est une organisation vivante, elle s’adapte. Peut-être qu’elle va même mettre en place des solutions qu’elle vous a pourtant toujours refusé « faute de moyen ». Et là, d’un seul coup, elle les trouvent les moyens, parce qu’elle n’a pas le choix… comme quoi…

Vous vous direz peut-être que vous vous êtes épuisé pour rien. Vous prendrez peut-être de la distance par rapport à votre engagement à l’avenir…

Et vous comprendrez aussi, que c’est à vous de poser des limites et que si vous ne les posez pas, l’entreprise ne le fera pas pour vous.

Se poser les bonnes questions

• Comprendre les causes de son burn out
• Comprendre son fonctionnement et ses croyances
• Se recentrer sur soi et changer le cadre de référence de ses pensées
• Relativiser la gravité de votre absence

Reste encore un point : maintenant que vous avez pris un peu de recul, posez-vous ces questions :

Qu’est ce qui compte le plus pour moi dans la vie ? Quelles sont mes priorités ?
– Est-ce que j’ai envie de reprendre ma vie comme avant ?
– Qu’est-ce que j’ai envie de changer dans ma vie dorénavant ?

Si comme moi ces questions vous amènent à la réponse : “Non, je ne peux pas et je ne veux pas recommencer comme avant”, alors vous n’avez plus qu’à prendre un rdv déclic avec moi (sans engagement) pour réfléchir à votre 2ème vie et construire un projet professionnel qui vous ressemble et qui surtout, vous donne envie…  ????

 

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Moi c'est Catherine Py

Moi c'est Catherine Py

Déclencheuse de nouvelles vies!

Ma spécialité? Accompagner les transitions professionnelles après un burn out.

Psychologue du travail de formation, et Responsable Ressources Humaines en entreprise durant 20 ans.

J’ai accompagné des centaines de personnes à s’envoler vers leur 2ème vie.

Et si c’était ton tour aujourd’hui?
Pour en savoir plus: catherinepy.com

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