Burn out : Le temps de la reprise… Comment éviter la rechute ?

10 décembre 2018

Quelques semaines ou mois ont passé après votre arrêt de travail pour burn out. Cela a été dur, perturbant. C’est normal, vous avez perdu vos repères : vous qui étiez à 120% dans votre job, du jour au lendemain vous vous retrouvez cloué(e) chez vous. La crainte du regard des autres est souvent terrible aussi à dépasser, car les personnes concernées par le burn out, sont bien souvent des personnes qui ont une image de battant, de travailleur. Ce n’est pas dans leur habitude d’être en arrêt maladie, et encore moins aussi longtemps.

Mais vous avez progressivement retrouvé l’énergie. Votre moral aussi va mieux. Vous arrivez à apprécier les bons moments de vos journées, vous profitez de ces petits bonheurs du quotidien, simples, mais efficaces, dont vous n’aviez plus le temps avant (préparer de bons gâteaux ou de bons petits plats pour votre tribu, prendre un café avec un(e) amie, vous balader dans la nature…).

Vous avez aussi beaucoup réfléchi à vous et à votre situation pendant cet arrêt, à ce qui vous avait conduit à cette situation. Vous vous êtes rendu(e) compte de ce qui ne pouvait pas fonctionner dans votre job, ce qui ne vous allait pas, ou ce qui n’était pas tenable pour vous. Vous aimez votre job ou vous n’avez pas vraiment d’autres choix que d’y retourner, ou peut être que si, même vous ne vous sentez pas prêt pour de plus gros changements tout de suite. Bref, vous avez décidé d’essayer à nouveau et d’y retourner.

Vous vous êtes aussi rendu(e) compte que vous vous étiez trop investi(e), jusqu’à vous oublier vous-même, oublier vos proches, votre famille, alors qu’ils comptent plus que tout pour vous.

Vous êtes décidé(e) à ne pas vous reprendre les pieds dans le tapis ! Mais vous avez peur ! peur de vous laissez à nouveau aspirer par cette spirale infernale que vous connaissez si bien. On est souvent plein de bonnes volontés, mais notre désir de bien faire, d’être à la hauteur, de rendre service, d’être reconnu(e) pour son travail sont bien souvent plus fort que nous.

Je ne le dirai jamais assez, mais le b-a Ba pour éviter la rechute commence par avoir pris le temps de bien se connaitre. Qu’est ce qui vous pousse à vouloir si bien faire les choses ? Qu’est ce qui vous pousse à ne pas réussir à partir du bureau le soir pour terminer ce que votre boss vous a demandé, alors que d’autres partent le cœur léger, en se disant « ça attendra demain ? ». Il faut d’abord comprendre ce qui nous pousse à accepter certaines situations, pour être capable de se poser des limites. C’est un travail d’abord sur soi.

L’entreprise, fait l’erreur de profiter de votre surinvestissement, jusqu’à votre épuisement total. Elle aussi doit se remettre en cause, et changer certaines pièces du puzzle pour vous aider à revenir dans de bonnes conditions. Mais on le sait, malheureusement, elles sont souvent peu enclines à le faire, car malheureusement, assez peu souvent conscientes de leur nécessité de changer.

Pour votre reprise, et pour éviter la rechute, il va donc falloir agir sur les 2 tableaux : vous et votre entreprise.

Passer un « contrat » avec votre boss

L’entreprise et votre entourage professionnel, bien souvent ne comprennent pas ce qu’il s’est passé. Le burn out reste encore très mal compris et bien souvent mal interprété. On aura tendance à aller chercher des causes personnelles à la situation, plutôt que de remettre en cause une charge de travail, un style de management, des objectifs trop ambitieux etc. etc.

Pour eux, c’est bien souvent vous le problème. Vous n’avez pas su gérer une pression, vous vous êtes mal organisé(e), vous avez du mal à supporter la pression…bref, j’en passe et des meilleurs.

Bien sûr, votre absence a généré une désorganisation, voire un retard dans le service. En tous cas, clairement, cela n’a pas facilité les choses.
Ils se disent qu’avec votre arrêt de travail de plusieurs semaines, voire de plusieurs mois, vous allez revenir en pleine forme. Ils n’ont pas conscience du changement d’état d’esprit qu’à pu générer chez vous le burn out, et votre angoisse de retomber dans ces travers. Pour eux, vous revenez, « comme avant ». Donc pour que les choses soient différentes, c’est vous qui devez poser dorénavant le cadre !

La première chose à faire à votre retour est de demander un rdv avec votre boss. Vous allez devoir lui expliquer que les choses ne seront plus comme avant.

Vous aurez préalablement préparé soigneusement ce rdv et vous lui expliquerez :

  • Ce que votre burn out vous a permis de comprendre sur votre relation au travail. Par exemple que vous vous êtes rendu(e) compte que vous passiez trop de temps à votre travail et que vous n’aviez plus de temps pour votre famille ou pour vous-même. Que vous souhaitez dorénavant, pour vous préserver, réussir à trouver un meilleur équilibre de vie. Que votre arrêt de travail pour burn out a été très difficile à vivre et que vous ne souhaitez plus revivre ça. Que certaines choses doivent changer.
  • Précisez-lui dorénavant vos limites et exprimez-les clairement, ce sera d’autant plus facile pour vous ensuite de les respecter que vous aurez prévenu votre manager. Par exemple, vous ne traiterez plus vos emails le soir ou le week-end, vous ne prendrez plus d’appels en dehors de vos heures de travail, vous partirez le soir du bureau maximum à 18h30 etc. Faites-lui comprendre que sans cela, vous risquez de rechuter et qu’à terme il perdrait son ou sa collaborateur(trice) et que c’est donc aussi dans son intérêt sur le long terme.
  • Dites-lui ce que vous n’accepterez plus, ne ferez plus « comme avant ». Par exemple, vous n’accepterez plus de prendre un dossier en urgence à 18h à terminer le soir même, vous ne pourrez plus prendre tous les dossiers comme des priorités, et demandez-lui de fixer les sujets qui doivent être traités en priorités et ceux qui peuvent attendre.
  • Proposez-lui des solutions : une ressource complémentaire ? Une nouvelle organisation du travail et répartition des tâches ? Une meilleure communication entre les membres de l’équipe ? C’est ce que l’on appelle « manager son boss » : proposez-lui des solutions, ne lui apportez pas que des problèmes. Mettez-vous à sa place : que peut-il faire ? Que feriez-vous à sa place ?

En bref : vous l’informez dorénavant des limites que vous vous engagez à respecter pour vous préserver, et vous lui demandez de mettre en place des solutions pour que cela soit gagnant-gagnant pour les 2 parties : vous et l’entreprise. S’il ne fait rien, ce n’est pas votre problème, c’est celui de l’entreprise. Votre rôle n’est pas de vous tuer à la tâche, vous avez clairement posé les choses, ce qui était réalisable, ce qui ne l’était pas, vous avez proposé des solutions pour éviter les mêmes dérives. Si rien ne se passe, vous aurez fait le job, à lui / à l’entreprise de faire le sien !

Passer un contrat avec vous-même

Tout ça c’est bien joli sur le papier, mais ce n’est pas gagné pour autant.

Un, cela demande du courage et de deux, c’est sans compter sur vos bons vieux réflexes qui vous pousseront sans doute à quelques dérives. C’est ce que j’appelle fonctionner en « pilotage automatique ».

C’est dans notre nature, de vouloir bien faire, parfois trop bien faire. C’est dans notre nature de ne pas pouvoir nous arrêter avant d’être satisfait du résultat, c’est dans notre nature de ne pas savoir dire non lorsqu’on nous demande quelque chose à faire. Tous ces réflexes sont liés à notre personnalité, notre éducation, notre psychologie.

C’est pour ça qu’il va aussi falloir passer un contrat avec vous-même. Comme je le dis souvent aux personnes que j’accompagne, éviter la rechute c’est aussi un combat contre soi-même !

Alors écrivez-vous vos règles d’or, voire afficher-les chez vous ou gardez-les en vue dans votre bureau et respectez-les !

Bien souvent, être accompagné(e) par un coach aide à se préserver et tenir ses engagements. Ou bien demandez à votre conjoint(e) de checker régulièrement avec vous si vous tenez bien la feuille de route ! Demandez à votre entourage de vous alerter s’ils vous voient dériver à nouveau, et sachez les écouter ????.

Apprendre à s’écouter :

Un autre point crucial à avoir en tête : savoir vous écouter ! Vous êtes tombé(e) pour burn out après de multiples alertes de votre corps qui vous a pourtant crié des signaux d’alerte ! vous n’avez pas su les entendre une première fois, ne faites pas l’erreur 2 fois !

Ecoutez-vous, soyez sensible à tous ces petits signes qui vous disent « attention, tu es en train de dépasser ton seuil de tolérance au stress ! ».

Pour moi par exemple, je sais que lorsque je commence à soupirer tout le temps, et que je ressens des douleurs dans les trapèzes, c’est que je suis en zone de stress. Et vous ? Quels ont été les signes avant-coureurs que vous n’avez pas su entendre et auxquels il faudra être vigilant à l’avenir ?

Gardez-les bien en tête. Ecoutez-les. Ce seront les signes que vous devez ralentir le rythme, et faites ce qu’il faut pour revenir dans une zone de confort niveau gestion du stress !

J’espère que ces quelques conseils vous seront utiles pour votre reprise.

Prenez bien soin de vous.

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Moi c'est Catherine Py

Moi c'est Catherine Py

Déclencheuse de nouvelles vies!

Ma spécialité? Accompagner les transitions professionnelles après un burn out.

Psychologue du travail de formation, et Responsable Ressources Humaines en entreprise durant 20 ans.

J’ai accompagné des centaines de personnes à s’envoler vers leur 2ème vie.

Et si c’était ton tour aujourd’hui?
Pour en savoir plus: catherinepy.com

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